Le monde
de Mars
suivi
de
Les Ratés
Extrait
de
Presse
Pièce après pièce, Natacha de Pontcharra explore sans répits les
bas-fonds de l'âme et de la société à travers des personnages souvent
exclus d'une évolution sociale, piégés dans un système qui les
abandonne. Magnifiés par leur parole, ils ne se soumettent ni aux
rêgles de la syntaxe, ni à celles du savoir-vivre.
Natacha de Pontcharra puise dans la matière première des mots et les
cisèle jusqu'à leur inventer des sonorités nouvelles : elle transcende
le sordide par l'humour, nous maintient sur le fil d'un rasoir entre
jubilation et consternation, convoque le rire au détour de la noirceur
d'une phrase.
Bulletin de la Faculté des Lettres
et Sciences Humaines d'Agadir.
Natacha de Pontcharra
LE MONDE DE MARS
suivi de Les Ratés
Préface de Fabrice Melquiot
112 pages, 12 Euros,
ISBN 978-2-916834-09-2
On
traverse Le
Monde de Mars
comme on longerait le Styx, et c'est plein d'om- -bres éreintées,
Tonio, Mara, Bambi, José... femmes sauvages et hommes brusques,
personnages de l'ordinaire tra- -gédie, ouvriers du néant, vivant sur un fil.
Ces gens dont on croise chaque jour mille versions et auxquels le
théâtre donne si peu de voix. Ici, la voix griffe comme elle est
griffée, elle brûle, elle fissure comme elle est fissurée, bourée
d'espaces vides explosifs, mots disparus qui creusent la langue et
défont l'escalier, et tu rates une marche, et tu t'es cassé la gueule,
et tu t'es fait mal, et c'est bien fait. Tout est si terriblement
proche de ce réel impossible qu'on poursuit sans jamais l'attraper,
proche d'aujourd'hui, proche de la rue où j'ai les pieds, la ville où
je suis né, celle ou j'ai rendez-vous, Mars, c'est la terre, du rouge
en plus. Le rouge du fer sur la peau, le rouge du fer sur la langue ;
la mémoire est toujours ce tombeau ouvert, au bord duquel on risque
tout.
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UN EXTRAIT